Résumé:
Dans la présente étude, les extraits bruts et ses fractions de Satureja baborensis et celles d’Origanum floribundum ont été soumis à une investigation phytochimique, à l’étude « in vitro » de leur pouvoir antioxydant et inhibiteur de α-glucosidase d’une part et leur activité « in vivo » antidiabétique et hépatoprotectrice d’autre part. Les résultats des méthodes colorimétriques montrent que les différents extraits sont riches en composés phénoliques et en flavonoïdes. L’analyse par CPG/MS montre 52 et 30
molécules bioactives pour respectivement l’extrait brut d’O. floribundum et celui de S. baborensis. L’activité inhibitrice du radical DPPH, ABTS et le pouvoir réducteur du cuivre (test CUPRAC) et du fer des différents extraits des deux plantes d’étude est intéressante et dose dépendante. L’activité inhibitrice de l’α-glucosidase exercée par les différents extraits des deux plantes de l’étude est aussi prometteuse.
En outre, l’évaluation « in vivo » de l’activité antidiabétique en subchronique de l’extrait brut lyophilisé de S. baborensis et de la fraction aqueuse d’O. floribundum chez les rats diabétiques type 2 induits par STZ/nicotinamide nous a permis de prouver pour la première fois ses effets hypoglycémiants et antidiabétiques. Quelques mécanismes hypoglycémiants ont été dévoilés dans cette étude. En effet, les deux lamiacées de l’étude exercent des effets antidiabétiques extra-pancréatiques indépendants de la sécrétion de l’insuline (O. floribundum). Elles inhibent le processus de la néoglucogenèse, principal mécanisme physiopathologique du diabète type 2 en dépassant la capacité de la metformine, le seul médicament connu pour cet effet. Ce résultat est prouvé par la détermination de l’expression génique du transporteur du glucose glut-2 hépatique. Les deux lamiacées augmentent aussi le métabolisme glucidique par l’élévation de l’expression génique de la glucokinase, première enzyme du métabolisme intracytoplasmique du glucose. Cette amélioration pourrait être due aux effets insulino-mimétiques des molécules bioactives de S. baborensis et d’O. floribundum. Les deux plantes de l’étude montrent aussi un effet hypolipidémiant, hépatoprotecteur et antioxydant dans le foie et le pancréas des diabétiques type2. En termes de l’activité hépatoprotectrice « in vivo », les deux extraits bruts des lamiacées de l’étude ont un pouvoir hépatoprotecteur en aigue contre les dommages du paracétamol (APAP) en normalisant la fonction hépatique d’un point de vue biochimique et histologique. Quelques mécanismes moléculaires hépato-protecteur ont été dévoilés tels que l’inhibition de l’oxydation de l’APAP en radicaux libres particulièrement le NAPQI et les effets anti-inflammatoires en inhibant l’expression génique de deux gènes cyp2e1et nf-kb hépatiques déterminés par la technique d’RT-PCR. Les deux plantes d’études exercent également un pouvoir antioxydant simultanément dans le cytoplasme et les mitochondries du foie.