Résumé:
La quantification et la modélisation des débits d'eau des oueds sont des étapes fondamentales pour prévoir le débit des eaux de ruissellement et les zones d'inondation ainsi que les dimensions des infrastructures implantées à travers les oueds (ponts, barrages...). Cependant, cette quantification se complique dans le cas des oueds temporaires, du fait de la forte variabilité du débit. Dans la wilaya de Jijel (NE Algérie), la majorité des oueds étant temporaires, aucune loi expérimentale n'a été trouvée entre les précipitations et le débit des oueds. La formule empirique de Tixeront-Berkaloff est souvent utilisée pour estimer le ruissellement et un logiciel de modélisation spatialisée est utilisé pour estimer le débit de l'oued à partir des précipitations. Afin de trouver une relation pluie-débit expérimentale, nous avons utilisé l'apport d'eau du barrage d'El Agram. Ce choix a été fait, puisque ce barrage est équipé de stations de mesure hydrométrique et automatique des précipitations à l'échelle journalière, cette dernière est située à une distance de 15 km à l'est de la ville de Jijel, elle s'étend longitudinalement sur une distance d'environ 9,52 km, tandis que transversalement sur 5,82 km. Le calcul des caractéristiques morphométriques du bassin versant a donné une superficie de 39,45 Km², une forme allongée, une pente moyenne de 150,45, un réseau hydrographique dense d'une longueur totale de 132,544 km et une densité de drainage de 3,35 km/km². L'analyse de ces données nous a permis de trouver une relation expérimentale entre volume d'eau cumulé et précipitations cumulées à l'échelle des épisodes pluvieux ; déterminer le délai entre la pluie et l'arrivée du ruissellement sur la partie aval du bassin versant ; et d'estimer le ruissellement moyen pour chaque épisode pluvieux. La comparaison de nos résultats avec les approches empiriques nous a permis d'estimer une incertitude de 42,6% entre notre formule et la formule de Tixeront-Berkaloff. En revanche, l'erreur entre notre formule et celle obtenue en 2017 pour le bassin versant du Kissir n'est que de 0,84%.