Résumé:
La cardiotoxicité de la doxorubicine se traduit par une insuffisance cardiaque congestive irréversible souvent mortelle. Les mécanismes moléculaires impliqués ne sont que partiellement connus et semblent complexes et distincts du mécanisme anticancéreux impliquant un stress oxydatif. L’objectif de notre recherche est l’étude des mécanismes sous jacents à la cardiotoxicité de la doxorubicine. L’étude a été réalisée in vivo par le traitement de rats wistar par la doxorubicine encapsulée dans des liposomes ou nue à différentes doses (10, 20 et 30 mg/kg) en présence ou en absence de flavonoides de la propolis et in vitro sur des cellules H9c2 traitées par les mêmes médicaments. En plus du statut oxydant, différents paramètres mitochondriaux (CR, swelling, bioénergétique…) ont été évalués. L’étude est complétée par les tests MTT et LDH. In vivo, la doxorubicine entraîne un stress oxydatif plus prononcé que la doxorubicine liposomale, une inhibition de l'activité cytochrome c oxydase, une déplétion du glutathion tissulaire concomitante à une augmentation de la production de ROS, un gonflement de mitochondries. Le dysfonctionnement mitochondrial à l’origine de la cardiotoxicité est confirmé par le test MTT et le test LDH sur cellules H9c2 pour des doses de 10 à 30µM. En conclusion, à doses élevées la doxorubicine serait responsable d’une cytotoxicité par nécrose et à faibles doses par apoptose impliquant la mitochondrie. Ces effets délétères, sont reversés par les flavonoides de la propolis par action au niveau du pore de perméabilité membranaire (MPPT).