Résumé:
Le massif de M’cid Aïcha est situé en Algérie Nord-orientale dans la commune de Hamala à la frontière entre les willayas de Mila et de Jijel. Ce chainon est constitué par des formations carbonatées d’âge liasique, qui recèlent des minéralisations polymétalliques (Zn, Fe, Pb, Cu, Ba) et font partie d’une série sédimentaire regroupant des formations telliennes allant du Trias au Quaternaire. Ces formations, en position sud-kabyle, ont été sous-charriées sous les formations des flyschs crétacés kabyles et l’ensemble est sous charrié sous le socle kabyle. Cette tectonique tangentielle, complexe et polyphasée, s’est réalisée principalement pendant les temps néogènes. La région de M’cid Aïcha a également été marquée par des extrusions des formations gypsifères triasiques et de roches carbonatées jurassiques constituant des écailles au sein d’une enveloppe sédimentaire crétacée. Des évènements magmatiques ont aussi affecté la région située au Nord de ce chaînon dont la structure est représentée par un ensemble d’anticlinaux et de synclinaux de direction E-W délimités au Nord et au Sud par des failles longitudinales. Ce massif est également affecté par des failles méridiennes transversales à jeux dextres postérieures aux failles longitudinales et ayant des directions variables entre NNW-SSE et NNE-SSW.
Les roches carbonatées liasiques encaissant les minéralisations de M’cid Aïcha peuvent être subdivisées en trois ensembles pauvres en microfaunes dont l’âge va du Sinumérien au Doméro-Toarcien et caractérisant un environnement de mer peu profonde. Un ensemble inférieur, essentiellement dolomitiques, consistant en des dolomies cristallines grises et de calcaires et brèches dolomitiques. Un ensemble moyen constitué par des calcaires massifs à Entroques et oolithes et un ensemble supérieur constitué par des calcaires sublithographiques admettant des intercalations marneuses.
Le gîte de M’cid Aïcha et celui de Kef Sema ont été jadis exploités pour leur minerai zincifère sous forme de calamine. Cependant les rares travaux gîtologiques réalisés sur ces deux gites ont décrits des minéralisations polymétalliques à Fe, Pb, Zn, Cu, Ba exprimées sous forme de sulfures (galène, sphalérite, pyrite, covellite, cuivre gris), des oxydes et des hydroxydes (hématite, goethite et limonite), des sulfates (barytine) et des carbonates (cérusite, malachite et azurite) et des minéraux de gangue (quartz, calcite). Elles présentent des morphologies sous forme d’amas, poches, filons et lentilles de dimensions très modestes contrôlées essentiellement par des failles transversales de direction sub-méridienne.