Résumé:
La culture maraîchère ; constitue un facteur majeur dans la sécurité alimentaire et
nutritionnelle des populations. Cette activité est mise en péril par des facteurs abiotiques et
biotiques dont les ravageurs nuisibles qui détruisent à eux seuls le tiers des récoltes. Afin de
pallier à ce problème, les maraichers font recours à des produits chimiques, dont l'utilisation
est souvent abusive, pour protéger les cultures. L’objectif principal de la présente étude est de
mettre en exergue les facteurs de risques phytosanitaires dans le secteur maraîcher de la
wilaya de Jijel et les risques environnementaux suite à la mauvaise utilisation de pesticides.
Le second objectif est de démontrer les voies alternatives à l’utilisation intensif de pesticides
en particulier les bio-pesticides à base de lichens.
Cette étude réalisée au moyen d’enquêtes prospectives auprès des services agricoles de
la wilaya de Jijel et auprès de quelques exploitations maraîchères, a permis de déceler les
principales causes, ayant conduit à la faiblesse des productions enregistrées chez certaines
cultures dans la région. Les premiers éléments de réponse les plus évoqués par les agriculteurs
sont d’ordre phytosanitaire. Les résultats de cette investigation ont montré que la majorité des
agriculteurs gèrent leurs plantations en se basant sur des expériences acquises sur le terrain.
Par contre, 90% de ces agriculteurs sont d’abord influencés par les commerçants et orientés
par les agents techniques des sociétés commerciales privées et enfin, seulement une tranche
minoritaire des agriculteurs sont guidés par certains organismes étatiques. Les utilisateurs ont
un niveau d’instruction variable de faible à moyen. L’abandon à l’air libre des restes de
pesticides et l’incinération des emballages vides sont les modes d’élimination préférés. La
proximité des cours d’eaux utilisée en majorité pour la préparation ou la dilution des
pesticides est à l’origine d’une contamination par différentes voies. Les types de pesticides les
plus utilisées sont les fongicides et les insecticides. L’étude bibliographique et l’analyse des
travaux réalisés sur les lichens donnent une piste prometteuse aux alternatives de pesticides.
Pour préserver l’environnement, des programmes de formation en gestion et sécurité
d’utilisation de pesticides pourront être conçus et dispensés aux agriculteurs. Il est également
nécessaire de vulgariser les notions de risques en rapport aux choix aléatoires des pesticides et
leur utilisation abusive sur l’environnement et la santé humaine. Ceci s’opère par la
mobilisation des chambres de l’agriculture et des instituts de recherche tels que l’INPV, sans
oublier le rôle de l’université dans la recherche des vrais problèmes de l’agriculture
algérienne.