Résumé:
La région de Jijel fait partie de la « Petite Kabylie », elle constitue un tronçon de la chaine des
Maghrébines. Ce tronçon de cette chaîne alpine d'Algérie du Nord, est caractérisé par une géologie
complexe marquée par l'âge et la diversité des formations géologiques qui y affleurent. En effet,
on trouve des formations métamorphiques précambriennes du socle kabyle, des séries paléozoïques en
couverture du socle kabyle, d'épaisses séries sédimentaires mésozoïques de diverses affinités
paléogéographiques, des formations cénozoïques le plus souvent transgressives sur les séries
précédentes, des formations sédimentaires en remplissage de bassins néogènes post nappes et
des roches magmatiques calco-alcalines miocènes. Ces formations sont organisées en unités
structurales infra-kabyles et supra-kabyles délimitées par un ensemble d'accidents dont les plus
importants sont : le contact frontal majeur sud kabyle, les différents contacts chevauchants entre
les unités infra kabyles, les différents contacts chevauchants à la base de la nappe numidienne,
les différents contacts tectoniques générés par les injections et extrusions des formations
triasiques, liasiques et roches magmatiques et divers autres accidents tectoniques sous forme de
failles majeures ou mineures.
Ces caractéristiques générées par les multiples événements qui ont marqué l'histoire géologique
polyphasée et complexe de cette portion de la chaîne, ont également joué un rôle direct ou indirect
dans la genèse des nombreuses minéralisations de cette région. En effet, plus d'une centaine de
sites minéralisés ont été répertoriés et l'analyse des relations spatiales et/ou génétiques entre
ces minéralisations et les caractéristiques géologiques a fait ressortir les faits suivants :
- les minéralisations de « Petite Kabylie » de Jijel sont réparties principalement sur deux zones à
forte densité de minéralisation. Une zone orientale entre El·Milia, Sidi Maarouf et Ghebala et une
zone occidentale entre Texenna et Ziama Mansouriah ;
- la densité de minéralisation exprimée par le nombre de sites minéralisés répertoriés ne rend
évidemment pas compte de l'importance économique d'une zone puisqu'en l'état actuel de nos
connaissances les sites minéralisés les plus économiquement prometteurs ne font ps partie de ces
deux zones. Il s'agit des gisements de Bou Soufa et d'Oued El Kébir dans le district d'El Aouana,
du gisement de fer de Sidi Maarouf et des minéralisations de la région de Chahna ;
- les différentes cartes de répartition des ensembles géologiques qui caractérisent la géologie
de
« Petite Kabylie » de Jijel font apparaitre trois types de formations montrant des relations
spatiales avec les deux zones à forte densité de minéralisations. Il s'agit des formations
carbonatées liasiques, des formations telliennes du Crétacé supérieur et des roches magmatiques ;
- ces trois formations constituent des roches encaissantes recelant des minéralisations à intérêt
économique avéré (minéralisations ferrifères dans les calcaires du Lias de Sidi Maarouf, gisement
polymétallique à Cu, Pb, Zn, Ag, Au de Bou Soufa et d'Oued El Kébir encaissés dans les roches
volcaniques miocènes du complexe de Bou Soufa).
- en plus de ce rôle de roches encaissantes, elles pourraient aussi avoir joué un rôle indirect
dans la genèse des minéralisations. L'écaillage des roches carbonatées liasiques, le charriage des
nappes telliennes et les processus, notamment l'hydrothermalisme, qui accompagnent la mise en place
des roches magmatiques, pourraient avoir amplement été impliqués dans la genèse des minéralisations
portées par ces formations. ,-